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ARTHUR BERTRAND Huguette

Rare femme peintre de l’abstraction lyrique d’après-guerre, Huguette Arthur Bertrand participe activement à la scène artistique parisienne, côtoyant Pierre Soulages et Hans HartungZao Wou-Ki et Chu Teh-Chun, entre autres.

Huguette Arthur Bertrand s’est illustrée très tôt parmi les premiers représentants de l’art abstrait français d’après-guerre, désignés sous l’appellation de la jeune, puis de la nouvelle école de Paris.

Née en 1922 et après une enfance passée dans la région de Saint-Étienne au contact de la tradition textile, elle s’installe à Paris dans l’immédiat après-guerre, se lie d’amitié avec les artistes gravitant autour de la galerie Denise René et voyage (bourse à Prague).

Sa sensibilité et sa fougue la tiennent cependant à distance de la géométrie lisse et froide développée par son entourage et l’encouragent à suivre son énergie picturale propre. Présente au Salon de mai en 1949, elle participe au groupe « Les Mains éblouies » exposé par la galerie Maeght en 1949-1950 et connaît ses premières expositions personnelles à la galerie Niepce en 1951, puis à la galerie Arnaud de 1953 à 1959. Prix Fénéon en 1955, elle expose l’année suivante à New York (galerie Meltzer) à Copenhague (galerie Birch) puis en Angleterre, en Belgique en Allemagne et au Japon.

En 1956, elle participe à l'exposition « L'Aventure de l'art abstrait » présentée par Michel Ragon.

Des années 1950 aux années 1990, son œuvre évolue de compositions très construites, organisant masses colorées et lignes en faisceaux, à des champs plus fluides parcourus de fulgurances et envahis d’ombres. Son univers pictural s’élargit d’une œuvre raisonnée à une liberté gagnée et mûrie, perceptible dans l’effacement du trait et la diffusion chromatique. La matière s’allège et les formes s’estompent pour laisser place à des nuées transparentes véhiculées par les solvants, comme pour atteindre l’essence même de la peinture dans un déploiement hors champs.

La transition s’effectue sur plusieurs années de manière progressive, dans une lente et patiente recherche. Si la progression est douce, l’énergie se libère et le geste s’affirme avec force. La construction et l’organisation des valeurs priment toujours sur la couleur utilisée dans des registres restreints, le plus souvent à dominantes de bruns, rouges et orangés, ses couleurs de prédilection.

« Ni géométrisme, ni paysagisme abstrait. Une belle abstraction lyrique qui prend sa source dans les années cinquante et n’a jamais cessé de gonfler ses eaux (…) ; de solides convictions qu’aucune mode n’ébranle », écrit Michel Ragon dans le catalogue de l’une des dernières expositions du peintre, en 1987.

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