Soucieux de rompre avec les codes établis d’un art traditionnel occidental, le trio privilégiera désormais un art de la transfiguration du rebut, de la mixité de matériaux recyclés associés à des matières et des couleurs, pour constituer des œuvres à mi-chemin entre la sculpture et la peinture, comme une volonté d’assembler un corps social disloqué.

 

En fondant l’École Négro-Caraïbe en Afrique, Serge Hélénon a souhaité un retour aux sources de l’art nègre pour faire valoir une culture négro-caribéenne sans pour autant l’inscrire dans une forme d’ethnicité. Cette revendication à visée planétaire pourrait expliquer la modernité dont est empreinte son œuvre.

 

Ses créations procèdent, en effet, de la même volonté de rupture avec la peinture traditionnelle dite de chevalet que ses prédécesseurs du début du XXe siècle : Pablo Picasso avec le cubisme, Wassily Kandinsky avec l’abstraction ou encore Marcel Duchamp avec le ready-made.