
BALTAZAR Julius
Né à Paris en 1949, Julius Baltazar, de son vrai nom Hervé Lambion, est peintre, graveur et lithographe. Encore adolescent, il peint ses premières gouaches et aquarelles qui marquent déjà sa préférence pour le papier. A partir des années 60, il préfère à l’école la visite des galeries de Saint-Germain-des-Prés, son quartier familial, telle la Galerie du Dragon où il rencontre Jorge Camacho qui lui offre sa première boîte de peinture à l’huile.

En 1965, il expose pour la première fois ses gouaches et ses huiles sur papier à la Galerie Transposition à Paris. Deux ans plus tard, il entre à l’école de la chambre syndicale de la bijouterie-joaillerie et travaillera (de 1969 à 1971) comme apprenti joaillier chez Arthus Bertrand. En 1967, il fait la connaissance de Salvador Dali qui le prend sous son aile et lui donne son nom d'artiste. Dali le présente plus tard à Fernando Arrabal pour lequel il réalise sa première gravure. C'est avec ce même Arrabal que Julius Baltazar fonde le mouvement « Infra-réaliste ».
En 1972, Julius Baltazar est invité à séjourner et à exposer pour la première fois à Toronto. Son ami Pierre Dmitrienko le présente à l'éditeur Georges Visat qui lui achète plus d’une centaine d’aquarelles (le premier acquéreur en sera Max Ernst) et qui lui apprend les techniques de la taille-douce. L’univers de Julius Baltazar a été tout d’abord influencé par l’esthétique surréaliste. Puis il fut inspiré par le mouvement de l’abstraction lyrique et du paysagisme abstrait représenté en particulier par des peintres importants comme Olivier Debré, Zao Wou-ki ou encore son ami Pierre Dmitrienko.
Vers la fin des années 70, Julius Baltazar a commencé à proposer des livres d’artistes à des écrivains. Le premier ouvrage qu’il a réalisé ainsi s’intitule « Ardeur »: il s’agit d’un livre manuscrit avec huit lavis d’encre accompagnant un texte de Guy Marester, et dont le titre sera déterminant pour ce type de collaboration artistique puisque, depuis cette époque, Baltazar n’a jamais cessé de multiplier les rencontres avec les écrivains et poètes et totalise environ 180 livres, à quoi il faudrait ajouter de nombreuses peintures écrites.


L'année 1984 voit ses premiers séjours et expositions à New-York et Toronto. Des universités et institutions nord-américaines font l’acquisition de ses livres d’artiste. Lors d’un deuxième séjour et d’une exposition à New York en 1985, paraît son texte « A l’ infini le sable », en hommage à Pierre Dmitrienko, illustré de deux empreintes d’ardoises de Raoul Ubac, publié aux Editions Adrien Maeght.
En 1986, André Marfaing le fait entrer au Comité de la Jeune Gravure Contemporaine. La Bibliotheca Wittockiana de Bruxelles organise pour lui une première rétrospective de ses livres et manuscrits d’artistes. En 1988, il se fait construire un atelier en Corse, à Monticello, où sera réalisée la majorité de ses œuvres sur papier, puis un autre à Vitry-sur-Seine en 1989. Il réalise pour France Télécom et Alcatel, des projets de télécartes illustrées. En 1991, naissent ses premiers dessins sur pierre lithographique, à l’atelier Clot et Bramsen à Paris. Ses expositions se succèdent.
Il reçoit, en 1994, commande d’une œuvre gigantesque pour commémorer le cinquantenaire anniversaire de la descente des Champs-Elysées par le général de Gaulle, le 26 août 1944. Baltazar occupe alors la chaussée depuis l’Arc de Triomphe jusqu’au rond-point des Champs-Elysées.
Julius Baltazar, au cours de ces vingt dernières années, n'a cessé de créer, d'exposer, en France comme à l'étranger. De nombreuses rétrospectives de ses livres d'artiste, de ses peintures et gravures lui ont été consacrées.
Aujourd'hui, Julius Baltazar vit et travaille à Paris, en Corse et au Canada.